1000 jours pour bébé. Voici un leitmotiv que l’on entend ou lit de plus en plus, surtout quand on va au centre de la mère et de l’enfant ou chez le gynéco.
Qu’est-ce qui se cache derrière la rondeur de cette dénomination marketing ?
Des recherches médicales et scientifiques essentielles.
Les conclusions d’une série d’articles publiés en 2016 dans la revue The Lancet sous le titre Advancing Early Childhood Development: from Science to Scale ont démontré combien les premiers mois de bébé, même avant sa naissance, alors que la grossesse est entamée, vont construire la bonne santé du jeune enfant et même jouer en faveur de sa future vie d’adulte.
Ces conclusions aboutissaient à des années de recherche, d’études, de séminaires et colloques, auxquels furent associés des industriels de l’alimentation pour enfant, dont Blédina, acteur de premier plan dans le suivi et la compréhension du phénomène des 1000 premiers jours.
Grâce à cette mobilisation des acteurs scientifiques et économiques, on sait que les premières années de la vie de l’enfant sont déterminantes pour son bon développement. En 2016, l’UNICEF a lancé la campagne des « 1000 premiers jours » – reprise à son tour en 2019 par le ministère français des solidarités et de la santé – qui va de la conception aux deux premières années de l’enfant.
Ces 1000 jours permettent d’envisager les besoins de l’enfant et de sa mère dans une approche globale.
Elle vise à définir les environnements favorables au développement harmonieux du fœtus dans le ventre
de sa mère, surtout à partir du 4e mois, quand le fœtus commence à interagir avec son environnement, puis du nouveau-né jusqu’à sa 2e année,
où l’enfant prononce ses premières phrases.
Cette période de 1000 jours se caractérise par un rythme de croissance sans équivalent à l’échelle d’une vie : le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s’y établissent à la fréquence de deux cent mille par minute.
« Les études scientifiques montrent que la biologie (ADN) ne décide pas de notre destin et que c’est le vécu des enfants (expression des gènes, on parle alors d’épigénétique) lors des tous premiers jours et années qui conditionne et définit leur avenir. » Anthony Lake, directeur exécutif de l’Unicef, 2016
Durant cette période, il a donc été prouvé que le contexte et l’environnement ont un rôle fondamental dans la croissance et la construction de l’enfant et des effets sur les adultes qu’ils deviendront. C’est une opportunité unique à saisir en termes de prévention. Un enfant ayant grandi dans un univers sécurisé et affectif sera deux à cinq fois moins de troubles psychologiques ou de santé au cours de sa vie qu’un enfant ayant connu des périodes d’insécurité prolongées. De nombreuses études ont montré que lorsque les personnes qui entourent le bébé sont empathiques, attentifs, le développement de son cerveau est considérablement stimulé. A l’inverse, l’exposition du jeune enfant à la violence peut être lourde de conséquences sur sa santé mentale tout au long de sa vie.
Le rôle de la nutrition a également été mis en lumière. La qualité nutritionnelle de l’alimentation de bébé va passer, les premiers mois, par celle de maman, quand le futur enfant est encore fœtus, puis par l’allaitement après sa naissance.
Pendant la grossesse, le bébé découvre le goût des aliments que consomme sa maman à travers le liquide amniotique qu’il boit. Les 1000 jours de bébé commencent donc par un accompagnement adapté de la future maman, qui joue un rôle considérable dans la construction du capital santé de bébé.
Ensuite, le jeune enfant va découvrir les aliments, légumes, fruits, poissons, viandes. Il ne faut pas s’étonner de devoir faire goûter le même aliment plusieurs fois (7 à 8 fois parfois selon les spécialistes) à son enfant avant qu’il l’accepte. « Il ne faut pas forcer, l’enfant, le laisser jouer avec sa nourriture : il a besoin de l’appréhender par le toucher avant de pouvoir la manger ». Surtout, la base de l’alimentation infantile reste le lait, « les enfants ont besoin de 500 ml de lait infantile jusqu’à 3 ans »
Une bonne alimentation de la maman et de l’enfant peut avoir une influence sur l’expression de ses gènes et donc sa susceptibilité à développer ou non certaines maladies chroniques non-transmissibles (l’obésité, diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires).
Les maladies chroniques, telles que le diabète de type 2, l’obésité, le cancer ou les maladies cardiovasculaires, sont responsables d’environ 60 % des décès en Polynésie comme dans le monde et ce chiffre devrait augmenter à 80 % d’ici 2030. Ces maladies sont principalement attribuables à des facteurs environnementaux, surtout si nous y sommes exposés pendant la grossesse ou la petite enfance.
Selon le gynécologue Philippe Deruelle, spécialiste en médecine périnatale aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, ces 1000 premiers jours de vie (y compris in utero) sont essentiels, car ils représentent une fenêtre critique de vulnérabilité à l’environnement : "Les 1000 jours est un concept lancé par l’Unicef pour mettre en évidence l’impact de la sous-alimentation des nouveau-nés sur la santé, mais on s’est rendu compte que dans les pays développés, le problème n’est pas la sous-alimentation, mais la malnutrition pendant cette période, qui a des conséquences à long terme sur la santé". L’exposition à des conditions environnementales défavorables pendant cette étape clé, comme une alimentation inadéquate ou des perturbateurs endocriniens, auront des conséquences tout au long de la vie.
Ces 1000 jours sont donc essentiels pour vous, jeune maman, comme pour votre bébé. Ne prenez pas à la légère ces recommandations : prenez soin de vous, de votre corps, adaptez votre environnement et votre alimentation : c’est l’avenir de bébé qui se joue.
Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à lire ou regarder les vidéos des liens ci-dessous.
Les images d'illustration sont issues du document "Accompagnons le meilleur départ pour le meilleur avenir", Laboratoire Gallia / Blédina.
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