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ICPF : une mise en place progressive

Dernière mise à jour : 18 oct. 2023

Créé en novembre 2021, l’Institut du cancer de Polynésie française (ICPF) est le premier établissement centré uniquement sur la prise en charge du cancer en Polynésie. Il compte une équipe de 18 personnes focalisée aujourd’hui sur la prévention, le dépistage et la coordination des soins. L’équipe ainsi que les activités de l’institut sont amenées à s’étoffer et une structure plus grande accueillant les malades pour leurs soins et les consultations devrait s’ouvrir en 2027.



L’Institut du cancer de Polynésie française (ICPF), Tahiarua Onohi Mihinoa a Tati, dit Tiurai, a été officiellement créé en novembre 2021.

Il est un établissement membre affilié du groupement de coopération sanitaire Unicancer (1). La naissance de l’ICPF fait suite à plusieurs constats. Il y a une augmentation du nombre de cas de cancers ces dix dernières années. Même si le registre des cancers n’a pas encore publié ses chiffres officiels, il s’avère tout de même que plus de 800 cas de cancer, notamment du sein, poumon et thyroïde, sont diagnostiqués chaque année en Polynésie française. Par ailleurs, il existe une inégalité d’accès au dépistage et au traitement en raison de l’éclatement du territoire. Enfin, certaines prises en charge spécialisées nécessitent un déplacement du patient et de ses proches en métropole ou en Nouvelle-Zélande, impliquant des difficultés liées à la longueur du séjour, d’une durée moyenne d’un mois et demi, et de ses conséquences en termes de déracinement, de coûts d’hébergement et d’interruption d’activité.


Pour toutes ces raisons, il a été convenu de créer un institut pour faire progresser la lutte contre le cancer sur le territoire. En raison de la diversité des chantiers à mener, sa mise en place se fait de façon progressive.

L’objectif est de mettre à disposition des patients polynésiens les pratiques les plus récentes et les plus efficaces contre cette pathologie tout en s’adaptant aux contraintes locales.


« Aujourd’hui, nous sommes 18 et nous n’avons pas encore vocation à traiter les patients », indique la directrice Teanini Tematahotoa.


Elle est en poste depuis le 13 avril 2023. L’équipe, qui va s’étoffer au fil du temps, se concentre aujourd’hui sur la recherche, la communication et la prévention, le dépistage, la coordination des soins.


« Nous travaillons étroitement avec les associations de patients » Elle s’attelle aussi à mettre à jour les données au sein du registre (voir encadré). Le dernier exercice disponible est celui de 2016, en 2023, ceux de 2017, 2018 et 2019 seront publiés.


Raccourcir les délais de diagnostic

En 2024, l’ICPF inaugurera un laboratoire mutualisé d’anatomocytopathologie afin de pouvoir réaliser l’essentiel de l’activité du territoire au sein d’un laboratoire unique. L’anatomocytopathologie ou anatomopathologie est, selon l’Institut national du cancer, une spécialité médicale qui consiste à examiner les organes, les tissus ou les cellules, pour repérer et analyser des anomalies liées à une maladie. L'examen se fait d'abord à l'œil nu, puis il est complété par une analyse à l'aide d'un microscope. Le médecin en charge de cet examen est appelé anatomopathologiste ou pathologiste. Son rôle est capital pour déterminer le diagnostic de cancer et les traitements à envisager.


Ce laboratoire sera situé face au supermarché HyperU de Pirae. Il permettra de réduire les délais d’attente et donc de lancer les traitements plus rapidement, « mais aussi d’attirer les jeunes talents », insiste la directrice. Il est en construction et s’étendra sur 300 m2 et sera équipé de nouvelles technologies encore indisponibles sur le territoire.

En 2027, une nouvelle structure dédiée à l’ICPF permettra d’accueillir les espaces de soins ambulatoires, de soins de support, de médecine isotopique, de recherche ainsi que des associations de lutte contre le cancer.



Cet espace s’étendra sur un terrain de 9 000 mètres carré, dans un bâtiment de trois étages à Pirae, non loin du centre hospitalier du Taaone.


Une prise en charge globale

Une telle structure regroupant tous les acteurs, les moyens technologiques et humains au même endroit est innovante sur le territoire, mais également à l’échelle nationale.

« Par exemple, il n’y a pas toujours dans les centres de traitement du cancer de place pour les associations de patients ou d’unité consacrée aux soins de support »,

remarque la directrice de l’ICPF. Or, le parcours de soin ne se résume pas à la maladie et à son traitement ciblé, il intègre désormais les soins de supports qui proposent une approche globale de la personne et visent à assurer une meilleure qualité de vie.

Dans cet espace dédié, il sera aussi possible de mettre en place des traitements innovants dans le cadre de la recherche, car il remplira les conditions pour ce faire.

« Aujourd’hui, les patients qui acceptent ce genre de traitement doivent se rendre en métropole à leurs frais. »


Dans quatre ans donc, l’institut disposera de deux sites : un laboratoire d’anatomocytopathologie mutualisé et un centre de traitement ambulatoire des cancers. Dans ce dernier, 70 patients pourront recevoir une chimiothérapie chaque jour, une centaine pourra suivre au quotidien des séances de radiothérapie.

(1) Le réseau Unicancer réunit tous les Centres de lutte contre le cancer (CLCC), soit 18 établissements de santé privés à but non lucratif, et deux membres affiliés dont la Polynésie française. Assurant un service public exclusif, les CLCC sont caractérisés par un modèle de prise en charge unique et partagent le même programme stratégique et médico-scientifique.

 

Le cancer, formation et progression Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent par former une masse qu'on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur (métastase). Source : Institut national du cancer

 

Indispensable registre Un registre est une structure qui réalise « un recueil continu et exhaustif de données nominatives intéressant un ou plusieurs événements de santé dans une population géographiquement définie, à des fins de recherche et de santé publique, par une équipe ayant les compétences appropriées ». Les registres des cancers constituent à présent un dispositif indispensable à la surveillance des cancers mais aussi à l’observation et à l’évaluation des prises en charge. Source : Institut national du cancer

 

ICPF - Institut du Cancer de Polynésie française

BP 9040 - 98716 - Pirae – Tahiti - Polynésie française

Centre de la Mère et de l’Enfant - Entrée C - 1er Étage

contact@icpf.pf - Tél. : +689 40 47 35 15

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