Les maladies cardiovasculaires englobent un ensemble de troubles qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins.
Les vaisseaux sont des conduits qui parcourent notre corps et à l’intérieur desquels le sang circule. Il existe différents types de vaisseaux sanguins :
Les artères qui mènent le sang du cœur vers les autres tissus de l’organisme,Les veines qui ramènent le sang des tissus vers le cœur, Les capillaires qui sont de tous petits vaisseaux qui permettent au gaz (dioxygène) et aux nutriments de passer du sang vers les cellules.
Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde: il meurt chaque année plus de personnes en raison de maladies cardio-vasculaires que de toute autre cause.
Ce sont :
- les cardiopathies coronariennes (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le muscle cardiaque),
- les maladies cérébro-vasculaires (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau),
- les artériopathies périphériques (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent les bras et les jambes),
- les cardiopathies rhumatismales, affectant le muscle et les valves cardiaques et résultant d’un rhumatisme articulaire aigu, causé par une bactérie streptocoque,
- les malformations cardiaques congénitales (malformations de la structure du cœur déjà présentes à la naissance),
- les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires (obstruction des veines des jambes par un caillot sanguin, susceptible de se libérer et de migrer vers le cœur ou les poumons).
Les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont généralement dus au blocage d’une artère empêchant le sang de parvenir au cœur ou au cerveau. Leur cause la plus courante est la constitution d’un dépôt gras sur les parois internes des vaisseaux sanguins alimentant ces organes.
Les accidents vasculaires cérébraux peuvent aussi résulter du saignement d’un vaisseau sanguin cérébral ou de caillots. Ils surviennent brusquement.
Il faut savoir qu’il est possible de prévenir la plupart des maladies cardiovasculaires en s’attaquant aux facteurs de risque comportementaux : tabagisme, mauvaise alimentation et obésité, sédentarité et utilisation nocive de l’alcool.
On a constaté (c’est l’Organisation mondiale de la santé qui le dit !) que cesser de fumer, réduire l’apport en sel dans son alimentation, consommer des fruits et des légumes, pratiquer une activité physique régulière et éviter l’usage nocif de l’alcool permettaient de réduire le risque de maladie cardiovasculaire. En outre, le traitement médicamenteux du diabète, de l’hypertension et de l’hyperlipidémie peut s’avérer nécessaire pour diminuer le risque cardiovasculaire et prévenir les infarctus et les AVC.
La situation en Polynésie
Laure Yen Kai Sun, de la Direction de la santé à Papeete, Walid Ghosn et Grégoire Rey, de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, ont épluché toutes les causes de décès en Polynésie française de 2005 à 2010 et ont étudié l'évolution de ces causes depuis 1984. Leurs conclusions sont à lire dans le Bulletin épidémiologique de l’Institut national de veille sanitaire (BEH) daté d’avril 2016.
De 2005 à 2010, 7 253 décès sont survenus en Polynésie, soit en moyenne 1 209 décès par an, avec une proportion plus élevée d’hommes (59%). Le taux standardisé de mortalité toutes causes confondues était de 567,0 pour 100 000 habitants : 676,0 pour les hommes contre 460,1 pour les femmes.
Sur cette période, les maladies cardiovasculaires, les tumeurs et les causes externes de blessure (accident de transport, suicide, noyades…) ont été responsables de 6 décès sur 10.
Les maladies cardiovasculaires, constituent la première cause de décès. Les décès par maladie de l’appareil circulatoire se répartissaient à parts égales entre :
- des maladies cérébrovasculaires (qui peuvent être dues à des AVC)
- des cardiopathies ischémiques (dont 2/3 d’infarctus du myocarde et 1/3 de cardiopathies ischémiques chroniques),
- d’autres cardiopathies (essentiellement l’insuffisance cardiaque)
- et d’autres maladies de l’appareil circulatoire (principalement les maladies hypertensives)
L’accident vasculaire cérébral ou AVC
On parle d’accident vasculaire cérébral (ou attaque cérébrale ou encore congestion cérébrale) quand :
- une artère se bouche, c’est l’infarctus cérébral,
- elle se rompe c’est l’hémorragie cérébrale.
Quand une artère est bouchée ou rompue, une partie du cerveau est en danger de destruction. Selon la zone du cerveau touchée, les conséquences peuvent être :
- la paralysie plus ou moins complète d'un ou plusieurs membres,
- la diminution ou disparition de la sensibilité de la face ou des membres,
- la difficulté d'élocution, de compréhension,
- les troubles de la mémoire, de l'équilibre.
L'accident vasculaire cérébral n'est pas une fatalité. Il existe des signes précurseurs qui, s'ils sont rapidement pris en compte, peuvent éviter la survenue d'un AVC ou en réduire les conséquences.
Parfois, l'interruption de la circulation du sang dans une partie du cerveau n'est que transitoire et n'entraîne pas de destruction cellulaire. On parle alors d’accident ischémique transitoire (AIT) qui se manifeste par des signes apparaissant brutalement et disparaissant au bout de quelques minutes.
La fédération française de cardiologie les rappelle :
- faiblesse ou paralysie brutale d'un bras, d'une jambe, de la face ou d'une moitié du corps,
- difficultés à parler se manifestant par une gêne à trouver ses mots ou l'utilisation d'un jargon incompréhensible,
- troubles de la vision. Un œil ne voit soudainement plus ou la vision est perdue pour la moitié d'un champ visuel.
Même brefs, même s'ils ont disparu totalement, ces signes doivent vous alerter. Il s'agit d'un signal d'alarme. Sans prise en charge rapide, sans traitement adapté, un nouveau caillot peut se former et provoquer un nouvel AIT ou, pire, un AVC.
L’AVC peut survenir à tout âge : si l’âge moyen de survenue d’un AVC est de 74 ans en France, en Polynésie, l’âge moyen est plus faible. Des patients jeunes sont touchés.
L’infarctus du myocarde
C’est une destruction d’une partie du muscle cardiaque appelé myocarde. Il survient par exemple quand un caillot empêche le sang de circuler normalement dans l’artère coronaire (celle qui irrigue le cœur).
L’infarctus du myocarde est mortel dans 10% des cas.
Le symptôme majeur est une douleur très intense située en plein milieu du thorax (derrière le sternum), produisant une sensation angoissante de serrement, d'oppression évoluant initialement en vague ou, d'emblée, brutale.
Cette douleur se prolonge dans le temps (au moins vingt minutes), elle peut irradier vers la gorge, les mâchoires, l'épaule, les bras, parfois les poignets. Il peut s'y associer une fatigue intense, des sueurs, une pâleur, un essoufflement, des palpitations, un malaise, une sensation de mort imminente, ou encore des signes digestifs : nausées et vomissements.
Il faut appeler les secours sans délai.
Parfois, une complication apparaît dès les premières minutes avec une perte de connaissance, pouvant aboutir à un arrêt cardiaque et respiratoire : la mort subite.
Mise à jour de la situation polynésienne
La dernière enquête datant de 2010, la Direction de la santé souhaitait en réactualiser les données.
L’Institut Louis Malardé a été mandaté pour mener jusqu'en avril 2020 une grande enquête qui va permettre de mieux appréhender les habitudes de vie des Polynésiens et leurs problèmes de santé.
Pas moins de 4 100 personnes tirées au sort en Polynésie pour l'enquête sur les maladies chroniques menée par la Direction de la santé sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette étude, qui repose sur le protocole standardisé (STEPS) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), permettra de comparer les données de santé des différents pays, y compris de la région Pacifique.
Le but est de dresser une cartographie précise des différents facteurs de risque à l’ensemble de la Polynésie française, afin de mettre en place les mesures de prévention nécessaires, la population polynésienne étant particulièrement exposée au risque de maladies chroniques.
Comments