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La goutte, un mal fréquent en Polynésie

Cette forme particulière d’arthrite qui provoque de vives douleurs récurrentes touche de très nombreuses personnes en Polynésie. Des facteurs héréditaires et des habitudes alimentaires expliqueraient la forte prévalence.


Si vous ressentez une douleur intense, pulsatile et soudaine dans l’une de vos articulations. Si la région atteinte est rouge et enflée. Si une sensation de froid survient sur l’articulation concernée, il est possible que cela soit une crise de goutte. Ces crises surviennent souvent la nuit et aux articulations situées à l’extrémité des membres (orteil le plus souvent mais aussi le doigt par exemple). Il faut savoir que des douleurs articulaires généralisées, des frissons, de la fièvre peuvent apparaître. C’est rare, mais potentiellement grave. C’est une urgence à traiter


Une forme particulière d’arthrite

La goutte est une forme particulière d’arthrite. L’arthrite étant une inflammation aiguë ou chronique des articulations. C’est un signe clinique, ce n’est pas la pathologie dite arthrose !


La goutte est due à un taux élevé d’acide urique dans le sang (dit hyperuricémie). L’acide urique est un déchet « normal » du corps. En fait, c’est une substance qui provient entre autre de la dégradation des noyaux de cellules que l’on trouve dans les aliments d’origine animale. Elle est éliminée normalement par les reins.


Lorsque l’acide urique se trouve en trop grande quantité dans le sang, il se dépose dans le corps sous forme de cristaux. Les dépôts au niveau des articulations déclenchent des réactions inflammatoires. Ces réactions sont douloureuses. C’est la crise de goutte.


La crise s’arrête normalement au bout de quelques jours. D’autres crises surviennent ensuite plusieurs jours, mois, années plus tard.

Après une période plus ou moins longue de crises aiguës ponctuelles une phase chronique peut s’installer. Elle peut conduire à des complications graves (destruction articulaire et osseuse, risque d’insuffisance rénale ou problèmes cardio-vasculaires.


Traitement

Il existe un traitement qui vise à soulager la crise. Un traitement au long cours peut prévenir l’apparition de crises. Il faut en toute logique ajuster ses habitudes alimentaires.



6,8 % de la population touchée

Une thèse, intitulée « La goutte : nouveautés en 2020 et particularités en Polynésie française » a été menée par Heval Vatea Demirtas. Elle doit rassembler les données nécessaires pour améliorer la prise en charge de la maladie.


Selon Heval Vatea Demirtas, dans le monde, l'hyperuricémie varie entre 5 et 20% et la population. En moyenne, seulement 10% de ces hyperuricémies conduiront à la goutte, ce qui donne une prévalence de la goutte allant de 0,5 à 2%. D'après une étude comparative à l'étude Cactus, basée sur l’interrogatoire de médecins en Polynésie entre 2011 et 2012, on estime à 424 le nombre de patients goutteux suivis par année par médecin, pour 43 médecins interrogés.

Rapporté à la population, on obtient une prévalence estimée avoisinant les 6,8 %.


D'après les données de la Caisse de Prévoyance Sociale de Polynésie CPS le nombre de patients ayant bénéficié d’un remboursement pour un traitement antigoutteux en Polynésie s’élevait à 15 011 en 2016, 16 224 en 2017, 16 796 en 2018 et 17 630 en 2019. Rapporté à la population polynésienne ayant une couverture d’assurance maladie recensée à la CPS (272 468 en 2018) on obtiendrait une prévalence de 6.1% pour l’année 2018.


En Polynésie, des facteurs génétiques et les habitudes alimentaires expliquent notamment ce chiffre élevé.

Les autres facteurs qui interviennent dans la maladie goutteuse sont l'âge (les personnes âgées ont plus de risque), le sexe (les hommes sont plus concernés que les femmes), certains médicaments et certaines pathologies.


Lancée en avril 2021 par le groupement des hôpitaux de l’Institut catholique de Lille en collaboration avec le ministère de la Santé et la direction de la santé, l’étude sur la goutte est menée sur Tahiti, Moorea, Tahaa, Raiatea, Rangiroa, Nuku Hiva et Rurutu.







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